Dans l’esprit de beaucoup le graffiti est un truc de demeuré. Soit, peut-être... Malgré tout, l’histoire nous a montré que cette activité a été l’école, le laboratoire ou l’atelier pour de nombreux artistes parmi les plus intéressants de notre époque. Cette génération spontanée de renégats a même accouché d’esprits assez évolués qui se sont penchés sur le sujet. Ils en ont produit des théories ou justifications pour tenter d’ouvrir les plus réticents à toute la force et la beauté qui peut y résider.

"Writing the memory of the city" fait partie de cette série d’ouvrages qui approche le graffiti par le côté un peu intello. Le graffiti, à Berlin plus précisément. Rassurez-vous il y a tout de même beaucoup de photos. 15 tagueurs, graffeurs, ou street artistes berlinois y expliquent leurs visions, techniques et styles personnels. L’ensemble est appuyé par des essais d’autres artistes venus du monde entier qui viennent en écho à ces démarches particulières (Mare139, Skki, Peter Osten, Stefen Micheel et Meira Ahmemulic).

Une belle maquette et un beau papier en font un objet séduisant et facilitent l’appréhension du titre. Est-il utile de rappeler l’origine ? Dokument, la maison d’édition suédoise spécialiste des livres sur le graffiti version haut de gamme. "Swedish know how" comme ils disaient dans les 70’s... Rien n’a changé, ils font toujours très bien les choses.

Un bouquin incontournable pour les accrocs du graffiti réfléchi, ou les simples curieux qui se demandent ce qui peut bien se passer dans la tête des grabouilleurs des villes.

"Writing the memory of the city"
Markus Mai, Thomas Wiczak
Dokument 2007
ISBN 978 91 85639 03 8